Depuis les trente glorieuses...
Septembre 2025
Il y a deux voire trois sortes de Boulonnais. Il y a ceux qui ont connu Boulogne-sur-Mer du temps des “Trente Glorieuses” lesquelles ont pris fin au milieu des années soixante dix. Il y a ceux qui n'ont découvert Boulogne qu'après, les cinquantenaires, ceux qui ont plutôt connu les “trente pleureuses”. Et puis il y a ceux qui la découvrent aujourd'hui. La jeune génération. La relève.
Au début des années soixante dix le Boulonnais était une terre, sinon industrielle, du moins profondément laborieuse. Si son activité principale tournait autour du poisson, la fumée de certaines usines, les APO, la SFPO, ne devait rien à la fumaison des harengs mais tout à la fabrication de fonte ou d'acier. Parallèlement des industries plus légères (fabriques de vêtements ou de téléphones par exemple) complétaient le paysage économique. Une chose est sûre, on fabriquait encore à Boulogne et alentour en ce temps-là.
Ajoutons à cela que Boulogne, premier port de pêche de France, était aussi le second port de voyageurs de France et un port de commerce fort actif.
Le tourisme? On n'y pensait pas, même si la ville était la destination préférée de millions de citoyens britanniques. Certains jours les British étaient plus nombreux dans les rues locales que les gens du cru.
Le Boulonnais était heureux et il ne le savait pas.
C'est en référence à cette période là qu'est née l'idée de ce Journal Boulonnais vu par un Margat. Un margat qui se serait éveillé à la vie sociale sous de Gaulle et qui ne reconnaîtrait plus aujourd'hui, sous le (censuré) de l'Elysée, la ville et l'ambiance qu'il a connues naguère. Et qui la regarderait, ému, du haut de la Colonne qui l'a vu grandir.
Le privilège de l’âge – il en faut bien un ! – c’est qu’on a un certain recul sur les évènements. Tous les progrès humains qu’on nous prédisait à la fin des années 60 n’ont jamais vu le jour : En l’an 2000, on allait guérir les cancers « comme une simple grippe » ; on vivrait plus de 100 ans ; on se déplacerait sur des machines volantes ; on irait en vacances dans la lune ; il n’y aurait plus de guerre ; que sais-je encore ? Rien de tout cela ne s’est réalisé. Mais tous ces chercheurs, savants, stratèges, experts, souvent autoproclamés, n’ont pas vu venir le réveil de l’Islam ou la naissance du Wokisme.
Pas plus qu’ils n’ont pressenti ou prédit que l’invention du micro-processeur allait révolutionner l’informatique, la téléphonie, l’image et mondialiser les relations commerciales. Je ne reproche pas à ces gens-là de passer leur vie à se tromper, mais je les accuse de NOUS tromper en permanence.
Puisse la génération qui a suivi, sous Mitterrand ou Chirac, nous pardonner.
Puisse la génération actuelle, éveillée sous le pantin de l'Elysée, ne pas nous le reprocher.
Ne pas nous le reprocher car…
Mais quand on a 17 ans
On se fout évidemment
Du vieux monde des parents
et de leurs avertissements.

Ces paroles sont extraites d'une des chansons de cet excellent film documentaire tourné à Boulogne/mer “Chante ton Bac d'abord”. Un film qui raconte la vie et les espoirs de jeunes Boulonnais dans les années deux mille et quelques. La jeune génération, parfois appelée les Milléniaux.
Un film à voir ou à revoir
En attendant, bonne lecture.
JG
Note à benêts: D'après une étude de la DIRECCTE parue en avril 2015, le Boulonnais est l'une des zones de la région et du pays les plus en déclin depuis les années 1960. La croissance économique est l'une des plus faibles et devrait le rester jusque 2030. Selon la DIRECCTE et l'INSEE, c'est également la seule zone au sein du Nord-Pas-de-Calais à ne pas avoir tiré profit de la reprise économique dans les années 2000. Depuis la crise de 2008, l’activité économique a encore reculé de 8,6 % contre 4,5 % au niveau régional
(source wikipedia).