JUSTICE: V) SELON QUE VOUS SEREZ IBRAHIM OU BABETTE

Les jugements de cour vous feront...?

A la même audience du 2 septembre après-midi il y avait huit affaires inscrites à l'ordre du jour. Seuls trois prévenus étaient présents dans la salle d'audience et ont été jugés. 

Et les autres? Les autres rien. Est-ce un effet du hasard si les trois présents étaient bien implantés localement?  Et si chez les absents, on relevait des patronymes semblant venus de terres lointaines. 
Trois de ceux-là étaient poursuivis pour avoir facilité l'entrée et le séjour irréguliers d'un étranger en France. 
Un petit délit qui, selon l'article L.823-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, (non, non, ce n'est plus pénal)  peut malgré tout être puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 €. Ça ne rit plus. Virtuellement parlant..

Mais ils n'étaient pas présents. Ils n'ont donc pas été jugés. Ce n'est pas grave. Non. C'est coutumier.
Certes, pour recueillir les preuves de ces délits il a sûrement fallu que des fonctionnaires de police se mettent à l'ouvrage, prennent des risques aussi. Il y a certainement eu des gardes à vue. Des présentations à un magistrat. Un tas de paperasses. Et tout cela pour rien. Allons nous alors nous demander pourquoi les passeurs se fichent pas mal de la police puis de la justice et n'hésitent jamais à récidiver? Ben non! C'est logique. Fausse identité ou bien fausse ou pas du tout d'adresse, comment veut-on les sanctionner. 
Justice.

Babette, une sexagénaire, risquait théoriquement cinq années de prison et 375 000 euros d'amende selon le code pénal. Pour abus de confiance au préjudice d'une personne âgée. C'est pas bien, on est d'accord. 
Babette habite le Boulonnais. Elle est venue. Elle s'est engagée à rembourser sa victime. Elle a, fort heureusement, évité la prison. Mais elle était là. Elle ne s'est pas dérobée. La sanction est tombée. Elle ne recommencera sûrement jamais plus.
Justice.