Ce pourrait être l'un des plus beaux quartiers de Boulogne

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Ce pourrait être l'un des plus beaux quartiers de Boulogne. Des immeubles avec un seul étage, implantés, sans vraie promiscuité, au milieu d'un vaste espace verdoyant. Et surtout avec une vue imprenable sur la vieille ville, la basilique, le beffroi. A deux pas des commerces du Chemin Vert. A deux pas du centre ville. A quelques minutes à pied de la mer. Ce pourrait être une sorte de quartier résidentiel. Mais voilà…
Note de la Rédaction: cet article a été, pour partie, mis en ligne dès le 5 septembre dernier. On était alors dans l'attente de la comparution de l'auteur d'un incendie d'un appartement du quartier. L'affaire a été évoquée ce vendredi 12 septembre devant le tribunal de Boulogne/mer. Voir le compte rendu plus bas.
Retour vers un passé révolu:
C'était à la fin des années cinquante. Un nouveau quartier venait de naître de part et d'autre de la rue Pierre et Marie Curie. Une douzaine d'immeubles avaient poussé là pour remplacer les habitations détruites par les bombardements pendant la guerre. Ces logements bénéficiaient d'un nouveau confort qu'on aurait pu alors envier dans bien d'autres quartiers de la ville: salle de bains, toilettes, deux ou trois chambres individuelles, eau chaude au robinet, chauffage. Une population laborieuse et respectueuse s'y était installée et y vivait en parfaite harmonie… C'était… C'était jadis…

Mais voilà, au fil des années les copropriétaires ont laissé l'ensemble se dégrader et les autorités locales ont laissé faire. Avec le temps, les premiers occupants ont choisi d'aller vivre ailleurs. Le quartier a commencé à se paupériser et personne n'a réagi.
Aujourd'hui il est bien tard. La mairie, via l'office d'HLM, a bien tenté de racheter quelques appartements pour pas cher. Récemment encore on y trouvait des appartements de 70 mètres carrés à vendre à moins de 30 000 euros. 
Le quartier offre aujourd'hui un spectacle insolite. Ici un immeuble dont les façades et les appartements ont été entretenus, rénovés. Là un immeuble où il y a davantage d'appartements cloitrés que d'appartements occupés. Ici un immeuble où un ou deux propriétaires ont fait des efforts au milieu d'autres logements dans un état quasi d'abandon.
Et puis, de temps à autres, un fait divers remet ce quartier dans l'actualité.
Dealer, dis leur que c'est chez toi…
Au coeur de cet été 2025 un incendie s'est déclaré qui a totalement détruit trois appartements et endommagé quelques autres. 
Un incendie qui n'avait rien d'accidentel.
Précision en date du 12 septembre
Ce vendredi a comparu devant les juges un garçon complètement paumé de 26 ans qui a reconnu être l'auteur de l'incendie dont il est question plus haut. Le personnage représente l'archétype de ce que les riverains peuvent redouter. L'alcool, la drogue, l'oisiveté le rendent imprévisible. Imprévisible et violent. Il a déjà une quinzaine de condamnations à son actif, notamment pour vols et dégradations. Pour l'incendie il vient d'écoper de deux ans d'emprisonnement réel. Mais la saga n'est pas close pour autant. Dans quelques jours, deux jeunes femmes, actuellement détenues, comparaitront à leur tour, en lien avec l'autre incendie. On baigne dans la misère à la fois sociale et morale. On est entre Zola, côté misérabilisme et San Antonio, côté absurde. L'intelligence et la réflexion ont complètement disparu. On est dans un autre monde.
Nous y reviendrons plus longuement prochainement.
Retour à l'article initial
Les “survivants” dans l'environnement immédiat n'en peuvent plus. Ils ont admis, avant toute enquête, que cet incendie était d'origine criminelle. Les langues se délient, un peu, prudemment, par peur des représailles. Car il se murmure que l'incendie serait l'oeuvre d'un règlement de comptes. Il se dit que des dealers se disputeraient le monopole du quartier. Il se dit surtout chez les riverains: "Moi, dès que je peux, je dégage d'ici, j'ai peur pour mes gamins".
Oui, c'est possible de “dégager” quand on est locataire.. Mais quid des propriétaires?
C'est stupéfiant ! Et c'est brûlant!
À suivre