POLITIQUE: BIEN SÛR QU'IL SERA CANDIDAT

Un entretien sans protocole avec Antoine Golliot

Il s'est engagé en politique en 2009. Il avait 24 ans. Après quinze ans de militantisme pour “défendre ses idées de liberté et de sécurité” et une candidature sans succès aux cantonales de 2015, il est devenu député de la cinquième circonscription du Pas de Calais en 2024. Une circonscription qui englobe Boulogne-sur-Mer. 

De formation d'ingénieur, il s'est mis en disponibilité de son emploi de technicien dans une société privée pour se consacrer entièrement à sa fonction de député. 
Aujourd'hui, ce jeune homme  de 40 ans se voit-il à l'aube d'une carrière politique? Certes, il vise plus loin. C'est sur le long terme qu'on arrive à changer de cap, comme sur un paquebot. 
Attention au Titanic

Ce matin-là, de retour de Bordeaux où il a participé aux assises du Rassemblement national, il reçoit dans les vastes locaux de sa permanence du Quai Gambetta, face au port. Dans une discussion à bâtons rompus, on va évoquer un large éventail de l'actualité, y compris internationale.

Ainsi, dans la droite ligne du Rassemblement national il dit apporter son soutien plein et entier à Israël en rappelant les massacres du 7 octobre 2023 commis par le Hamas. Mais il convient que les bombardements des populations civiles de Gaza devraient cesser. Et il finit par reconnaître que la victoire finale d'Israël est loin d'être acquise. Face aux comportements excessifs de LFI, il assure “Il n'y a pas de solution idéale, il faut choisir le moins pire, dans l'intérêt de la France.”


Toujours fidèle à la position du R.N. le député confirme son soutien à l'Ukraine et dénonce l'agression de ce pays par les Russes. Et lorsqu'on poursuit le débat sur le sujet il reconnait quand même que le régime Ukrainien dirigé par Zelenski avait lui aussi agressé les populations russophones du Dombas. Juste après il évoque, non sans une certaine nostalgie, le temps où la France et la Russie entretenaient de bonnes relations. 
Tout comme la politique nationale, la politique internationale c'est rarement tout blanc ou tout noir, plus souvent dans le gris. A. Golliot a trouvé la conclusion à ce chapitre: "il faut retrouver la voie gaullienne"

Et l'Europe dans tout cela? Là c'est plus compliqué. Antoine Golliot se doit d'admettre qu'il n'y a pas si longtemps, le RN prônait encore la sortie de l'Union européenne. Et que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Oui, mais la situation a évolué, rétorque-t-il. Certes, mais c'est toujours une administration toute puissante qui donne le ton de l'UE?  "Grâce à nos alliés dans les autres pays européens on sera en mesure de réformer les institutions. Et de rendre le pouvoir aux politiques". Ce n'est pas gagné.

Rappelant les idéaux du RN, la sécurité, la tranquillité, l'identité française, il revient à la situation locale, à la ville de Boulogne où il assume qu'il y a des problèmes de sécurité. Il déplore l'absence d'une police municipale en renfort de la police nationale. Il réclame une vidéo-surveillance. Il s'oppose à ce que les services publics logent sur place des migrants entrés illégalement sur le territoire. Il souhaite expulser ces gens qui traînent dans la ville et troublent la tranquillité. Il dit constater que l'identité culturelle de Boulogne est en train de disparaître. Il regrette que les bailleurs sociaux “hébergent des migrants car il n'y a pas de préférence nationale en ce domaine”. 
Il propose de rendre à la ville une activité commerciale en concertation avec les premiers concernés. “Il faut écouter les commerçants, beaucoup de leurs demandes ne sont pas prises en compte”.

Deux autres sujets de préoccupation ont retenu son attention. Ceux-là sont très liés aux comportements des Boulonnais eux-mêmes, en tout cas d'une partie d'entre eux. Il est question d'un véritable laisse-aller en matière de propreté de la ville et des méfaits de l'alcool. Il y voit deux solutions, le harcèlement de ceux qui dérangent puis la répression. “Il y a des gens qui n'ont rien à faire en centre-ville, il faut les mettre ailleurs”. Y compris les illégaux qui doivent rentrer chez eux aussi, bien sûr. Même si ces invocations se heurtent à la législation européenne?

Ceci dit, tout cela commence à ressembler à un programme pour les prochaines élections municipales. Vient alors la question sur une éventuelle candidature… 
Bien sûr qu'il y pense et qu'il s'y prépare. Antoine Golliot confirme “Je devrais annoncer officiellement ma candidature le premier octobre.”