DIDIER: J'ramasse l'brin des autes, les gins d'ici y sont crapis
Alors que la ville de Boulogne a fait de gros efforts afin de justifier le label ville touristique (et il en reste à faire, des efforts) ces bonnes intentions se heurtent parfois (souvent) à un très mauvais état d'esprit d'une partie de la population. Voilà un sujet qui revient souvent chez les premiers lecteurs de notre toute jeune existence. L'occasion d'ouvrir une rubrique propre… à ce problème.
Dans le quartier de Saint-Pierre tout le monde reconnaît Didier. On croise régulièrement ce sexagénaire qui arpente les rues du quartier en maniant d'une main son bâton à pinces et en soutenant Des sacs de l'autre.
Des sacs dans lesquels il entasse, après les avoir récoltés et classés, les différents déchets qui jonchent les trottoirs ou les "dalots", version boulonnaise des caniveaux.
Nous l'avons rencontré cet été au hasard de l'une de ses tournées de ramassage.
Pour ce retraité, le ramassage des détritus et autres mégots abandonnés par ses concitoyens, ce n'est pas qu'un passe-temps. C'est une mission qu'il s'est donnée pour tenter de faire comprendre aux gens qu'il y a des choses qui ne se font pas quand on aime sa ville. Même si il a perdu confiance dans le respect des autres, il persiste. Alors, avec son accent et son vocabulaire de Boulonnais de souche, il déclame “J'ramasse l'brin des autes, les gins d'ici y sont crapis” (Je ramasse les déchets des autres, les gens d'ici sont sales). Comme s'il ne se faisait plus d'illusion… Mais il continue!

Son dévouement à la propreté de sa ville et son esprit d'abnégation mériteraient qu'on y pense la prochaine fois qu'on serait tenté d'abandonner un détritus sur la voie publique..?