UN CONSEIL MUNICIPAL BOULONNAIS UNANIME

Pour nombre d'élus, seul le silence est grand !

Ce mercredi 1er octobre, à l’hôtel de Ville de Boulogne-sur-Mer, c’est Conseil Municipal.  Ils sont trente sept élus présents. Seuls trois vont prendre la parole, pas toujours avec succès. Trois plus le maire. Ce n'est sans doute pas la séance la plus animée de la mandature.

Côté perchoir, Frédéric Cuvillier, en briscard déjà chevronné de la politique, maîtrise parfaitement son sujet comme vont le redécouvrir très vite certains intervenants, bientôt aphones.

En hors d’oeuvre, on entre déjà dans le concret avec la longue énumération des décisions que le maire a prises en vertu des délégations accordées à lui par les élus municipaux. On saute ainsi du coût supporté par la ville dans le cadre du Festival Street Art (l’Art dans la Rue, c’est pas mal non plus), au bilan financier des concessions dans les cimetières, en passant par des subventions parfois plus.., disons plus surprenantes. Comme celle accordée à Miss Coco Kennedy pour une prestation pas banale. 

L’adoption d’une décision modificative du budget municipal pour un montant global tournant autour de 105 millions d’euros va passer crème mais un élu de base tient à se faire remarquer… Avant d’être renvoyé dans ses cordes par le maître de cérémonie.
 Il ne faut pas poser des questions dont on doit connaître la réponse.
Pour le cinquième sujet à l’ordre du jour, les élus sont invités à valider la liste des commerces en friche tombés sous le coup de la taxe sur les locaux commerciaux vacants depuis plus de deux ans. Une taxe pouvant aller jusqu’à 20% de la valeur de la taxe foncière. Silence absolu dans les rangs. Et si un boutiquier du Pakistan, vendeur de mini-jupes en solde, ré-ouvrait pendant un mois un local commercial fermé depuis plus de deux ans, est-ce que cela remettrait les compteurs à zéro pour la taxe? La question n’a pas été posée. 

La septième délibération est plutôt surprenante dans sa formulation. Le maire demande en effet aux élus s’ils veulent bien accepter que le Département verse une subvention de 65.000 euros à la Ville afin de lui permettre de mieux aménager les cours d’école. Véridique! 
Aussi surprenant que cela puisse ne pas paraître, ils ont tous dit OUI. Ils sont formidables. D’autant plus formidables que, dans un même élan, ils acceptent unanimement une autre subvention de l’État d’un montant de 823 964,85 € pour la réfection du toit de la salle Hernout. Ah, ils n’étaient pas venus pour rien. Question non posée: pourquoi les 85 cents?

Plus sérieusement, on notera au passage que ces subventions n’étant pas automatiques, il a quand même fallu un certain entregent, et même un entregent certain, pour les obtenir. Avis aux amateurs.

Parmi les délibérations suivantes, et toujours à l’unanimité, les élus adoptent le bilan et le compte de résultats de la SEM Urbaviléo (ex-Habitat du Littoral) dont ils sont heureux d’apprendre qu’ils annoncent une gestion « saine »  selon le maire. Ah? Dommage, pour le public, il n’y a pas eu de chiffres à l’appui.  
Quant aux résultats de la SEM de Nausicca, le maire ayant annoncé qu’ils ont rapporté pour 40 millions d’euros à la ville et un bénéfice non chiffré pour la dite société, ils sont eux-aussi approuvés à l’unanimité. Tout comme ceux, d’ailleurs, de la Communauté d’agglomération.  

Tout allait donc pour le mieux dans le meilleurs des mondes jusqu’à la délibération n°23 qui voit une conseillère s’interroger sur la délégation de trop longue durée faite par la Ville à la société Q-Park. Il faut que F. Cuvillier lui rappelle patiemment que c’est la dite société qui a financé les deux parkings (Saint-Louis et Lumière) et qu’il a été convenu, en échange, qu’elle les exploiterait pendant 25 ans. Apparemment, l’élue l’ignorait. Il est vrai que ce n’est que la sixième fois, depuis l’élection de 2020, que le sujet revient à l’ordre du jour du conseil municipal.  

Une dernière mise au point quant au prix, très bas, que la ville facture les repas à la cantine scolaire aux familles modestes et la séance touche à sa fin.  
Frédéric Cuvillier reprend alors la parole pour rappeler que Jimmy Gressier, notre champion du monde, est originaire du quartier du Chemin Vert et que son parcours met à l’honneur notre ville et ce quartier…  Dommage!
Dommage que les applaudissements nourris qui ont retenti peu après cet éloge, n’aient pas été uniquement réservés à ce beau et vrai champion. 
Bah, il y aura d’autres occasions…